PORTRAIT : FREUD, COMPLEXE DU VIT ?

Sortis des lieux communs, que sait-on au juste de cet homme si ce n’est qu’il a érigé la pulsion sexuelle comme moteur de nos moindres actions ?
En accord ou pas, il faut reconnaître qu’il a énormément contribué à l’avènement des sciences de l’esprit. Je vous propose donc de nous pencher sur la vie de celui qui décortiquait celle des autres.

Allez ! Tous sur le divan et on se détend !

Lorsque l’on évoque Freud, les idées reçues fusent plus vite que les sorties de route de Sibeth N’Diaye.
 A savoir :

  • « Il a découvert l’inconscient »,
  • « Freud ramène tout à la sexualité »,
  • « Le complexe d’Œdipe explique tout »,
  • « Il a révolutionné la psychiatrie »,
  • « Freud était anti-religieux »
  • etc..etc…

Mais connaissons nous vraiment cet homme à la page Wikipedia plus longue que la route 66 ?
Rassurez-vous mes cannellonis au parmesan, cet article n’est pas un cours de psychiatrie Freudienne ! Juste un résumé de la vie de ce grand théoricien du bulbe.
Foi de Mama Pitch ! Croix de bois, croix de fer, si je mens, c’est un transfert.

STADE ORAL A GENITAL

Trêve de Viennoiseries (et mort à la chocolatine !), Freud voit le jour le 6 mai 1856 à Příbor en Moldavie, appelée aujourd’hui “République Tchèque”.
On le prénomme alors Sigismond. Et oui ! On comprend pourquoi il s’est senti le besoin d’inventer la psychanalyse…
Premier d’une fratrie de 8, il est le fruit des secondes noces de son daron avec Amalia, de 17 ans sa cadette.
Contrairement à une croyance très répandue, son père Jacob, loin d’être un bourgeois, est un modeste négociant en laine dont la vie va très vite se complexifier en grande partie à cause de la crise du textile mais aussi et surtout de l’antisémitisme grandissant.


Sigismond atterit à Vienne alors qu’il est âgé de quatre ans.
Bien qu’implantée au sein du quartier juif, sa famille suit la voie de l’assimilation et Sigmund ne baigne pas dans l’atmosphère rigoriste de l’orthodoxie juive.
Son éducation parentale est donc plutôt tournée vers la philosophie des Lumières.
D’abord instruit par sa mère, puis son père, Sigmund intègre ensuite une école privée où, à seulement 9 ans, il réussit l’épreuve d’admission au lycée de Leopoldstadt.
Brillant élève, il roule sur sa scolarité secondaire aussi aisément qu’un pick-up sur un hérisson, et intègre l’université de Vienne en 1873.

APPELEZ MOI DOCTEUR

Brillant…brillant…
Il n’empêche que Sigmund met 8 ans à obtenir son diplôme de médecin au lieu des 5 prévus.
Rien d’étonnant à cela, il part dans tous les sens : zoologie, physiologie, histologie, anthropologie…Tout le passionne et Sigmund reste l’œil vissé à la vitrine du pâtissier sans pouvoir se décider.

C’est pourquoi je ne vous détaillerai pas son parcours professionnel.
Par compassion d’abord, parce que je vous aime aussi fort qu’un plateau de fruits de mer, mais aussi parce que ce pourrait être l’objet d’une thèse longue comme la liste des variants du COVID.

Résumons donc en disant qu’il a touché à tout et qu’il a ainsi découvert la maladie mentale et toutes ses théories qui lui serviront de support pour ses travaux de recherche.
En 1882, il rencontre alors sa future épouse : Martha Bernays. 
Et attention ! Notre Sigismond, c’est un (poetic) lover :

Je deviendrais un grand savant, je reviendrais auréolé.
Je guérirais tous les malades nerveux incurables et je t’embrasserais jusqu’à ce que tu sois forte, gaie et heureuse.

Sigmund Freud

Alors oui. Il l’embrassera mais pour le sexe, Martha s’est allongée sur le mauvais divan.
Après la naissance de ses enfants et au grand dam de son épouse, Freud se retire de la vie sexuelle. Enfin… de la sienne.
Amoureux certes, mais… inflexible ! Pas de cabinet de consultation, pas de mariage. Martha devra donc patienter…

En 1883, il devient l’assistant du Professeur Theodor Meynert, qui lui transmet l’amour de la neurologie, et rencontre un futur compagnon de Freuderie : Josef Breuer.
Ses brillants travaux sur la moëlle épinière lui valent une petite bourse qu’il dilapide pour un voyage en France pour rencontrer une sommité de l’époque, le grand Jean-Martin Charcot.
Sigmund ne rate aucun de ses cours qui se transforment souvent en spectacles mettant en scène des patientes hystériques.
En 1886, il rentre alors à Vienne , se marie enfin avec Martha et ouvre son cabinet de consultation au rez-de-chaussée de leur appartement .
Il soigne ses “malades des nerfs” avec certaines méthodes novatrices (suggestion, hypnose, douches froides) et d’autres franchement moyennes (cocaïne, électricité, bromure).
Ne le jugez pas trop vite mes petits gallinacés en persillade, ce sont les balbutiements de la psychiatrie…

PSYCHO BOULOT DODO

Freud est jouasse, il peut enfin poser son divan !
En vrai bourreau de travail, Sigmund consulte tous les jours de 8h à 12h et de 15h à 21h puis rédige ses travaux de recherche jusqu’à 2h du matin. 
Mais comment fait-il pour tenir un tel rythme ?
La réponse est simple :

Bien qu’il préfère la mâcher sous forme de feuille de coca, il est de notoriété publique qu’il était un grand consommateur de cocaïne.

Se sentant restreint par les méthodes “thérapeutiques” de l’époque, il souhaite avant tout changer de paradigme : On ne cherche plus les symptômes mais les causes.
Bon… selon lui, dans 70% des cas, le problème c’est que ça se bouscule dans le slibard.
Il va alors théoriser l’approche cathartique : “faire parler le patient le soulage”.
Ok… mais de quoi ?

Selon Freud, nos pensées et nos actions seraient conditionnées par des mécanismes intérieurs qui nous échappent.
On touche ici à la découverte majeure de Freud : Aux côtés du patron (la conscience) existe un ouvrier freelance : l’inconscient ; qu’il reliera (un peu trop souvent) à la sexualité infantile et au fameux “Complexe d’Oedipe”.
Les rêves deviennent également objet d’étude scientifique puisque d’après notre bougre, ils seraient la traduction en images des pulsions profondes de l’individu.
Il devient LE bâtisseur de concepts de son époque : refoulement, transfert, projection…

Si la psychiatrie moderne ne saurait aujourd’hui renier ses fondements, à l’époque, Freud n’est pas très populaire.
Lors de ses interventions en amphithéâtre, il est régulièrement hué, sifflé ou moqué.
Mais solide, Freud n’en n’a cure (faut que je la note celle-là !).

VENEZ À MOI PAUVRES DOCTEURS

Tel un gourou, notre Sigismond confit au sucre glace s’entoure de nombreux passionnés de ses théories pour des discussions enfumées.

C’est ainsi que voit le jour la “Société Psychologique du Mercredi” : Jour de réunion de ces fourmis bâtisseuses de concepts.
Parmi eux, le futur correcteur des théories freudiennes : Carl Gustave Jung à qui Freud confie la tâche de répandre la bonne parole, tel un Gabriel Attal à la fête de l’Huma.

Pour ses 50 ans, ses disciples lui offrent une médaille frappée d’une scène d’”Oedipe Roi” ainsi que de la phrase : “Il résolut la fameuse énigme et fut un homme de grand pouvoir”
Si cette mini société peut sembler un brin sectaire, elle diffère en un point essentiel : elle n’est pas fermée, au contraire !
Les mercredis de l’angoisse… pardon, de psychologie, prennent de l’ampleur et aboutissent en 1910 à la création de l’ ”Association Psychanalytique Internationale” dont Freud devient évidemment le chef de file.

Sigmund, alors âgé de 54 ans, est professeur à l’université de Vienne et publie de nombreux ouvrages dont le très controversé “Totem et Tabou” qui propose une approche de la psychée collective au sein d’une société.
Malgré sa notoriété grandissante, Freud reste un homme simple se satisfaisant de plaisirs simples : un bon cigare, un bon rail, une bonne hystérique…
Les Etats-Unis lui proposent 100 000 $ pour superviser son propre biopic…
Réponse du maître ?


Non, je déconne.
Réponse du maître : Merci mais non merci.

Sachez également mes petits thymus au vin blanc que Freud est déjà très malade.
Victime d’une tumeur de la bouche et des mâchoires à force de mâcher de la coca, il subit près d’une trentaine d’opérations et doit porter une prothèse qui lui inflige de si terribles douleurs qu’il la surnomme : Le monstre.

NAZISME + FREUDISME = HOLY SCHISME

En 1930, alors que le nazisme commence à engluer les esprits, il coécrit un ouvrage avec un autre barbu très célèbre. Et non. Ce n’est pas Jésus.
Pourquoi la guerre ?” est le résultat d’un échange épistolaire de Freud et Albert Einstein !
Interdit par le parti nazi dès la “Chancelierisation” de tonton Adolf, et brûlé lors des autodafés, un exemplaire sera néanmoins dédicacé par Sigmund pour et à la demande de Benito Mussolini qui est un grand admirateur.
Freud vivra très mal cet épisode mais espère que le petit Benito aura une influence sur son camarade Hitler concernant l’annexion de l’Autriche qui se profile aussi sûrement que la candidature de Zemmour en 2022.
Peine perdue, l’Anschluss a lieu le 12 Mars 1938, et Freud, en juif clairvoyant décide de foutre le camp.
Seulement voilà, les nazis refusent de le laisser partir.
La tentation d’en faire un exemple est forte du fait de son méga-combo : Juif et intellectuel !
Pour permettre sa fuite, de nombreux officiels tels que le président des Etats-Unis, Marie Bonaparte et même Benito Mussolini interviendront en sa faveur auprès d’Hitler (un autre genre de moustachu frustré).

Hitler accède à cette requête à la condition qu’une rançon de 5000 dollars soit versée.
Chez les nazis, il n’y a pas de petits profits.
Marie Bonaparte s’acquitte de la somme et Freud et sa famille partent pour Londres.

FUITE ET FIN

Malgré le fait qu’il soit athée de conviction, Sigmund a cotoyé le domaine de l’ésotérisme et l’idée de la mort ne lui fait pas peur. Il travaille dessus. 
Ca tombe bien ! Elle est en route. 
De plus en plus malade, terrassé par la douleur, il se rapproche de sa fille Anna dont il soutient l’homosexualité. 
Elle est son infirmière, son élève, son assistante…
Le 23 septembre 1939, harassé et sans doute désespéré par l’avenir sombre qui se profile, Freud décide de recourir à l’euthanasie avec l’aide de son médecin personnel à grand renfort de morphine.
En hommage, et forte des théories de son père, Anna étend son champ d’étude et crée alors une “école de psychiatrie infantile”.
Les enseignements de Freud ont ainsi traversé les époques et les générations pour créer de nombreux courants de psychanalyse, qui puisent dans les théories Freudiennes, que ce soit pour les renforcer, les creuser ou même parfois les invalider.

Tour à tour polisson, tour à tour génie, tour à tour toxicomane… 
Pour résumer, on peut dire que Freud fut créateur de concepts jusqu’à en devenir un lui-même.
Il faut reconnaître que la culture populaire a davantage retenu (et galvaudé) les concepts de Sigismond que l’homme derrière le divan.
C’est pourquoi Mama Pitch voulait vous offrir un résumé de sa vie et non de son œuvre.
Dorénavant mes petits oeufs cocotte, vous en saurez un peu plus sur le parcours de ce Monsieur au gros carafon mais… à la petite libido.

Ce pitch est à présent terminé, prenez rendez-vous avec ma secrétaire pour notre pitch de la semaine prochaine, et n’oubliez pas vos liens qui vous permettront de sonder les incroyables méandres de votre inconscient.
Pitchbull, la thérapie mentale la plus gratuite au monde.
Pour un esprit sain dans un cerveau plein.

Jasmine.B (Pilote de Food-Truck)

[NDLR] : Mama Pitch comprend qu’il est facile d’oublier de laisser un like, un mot et surtout de partager, mais pensez-y, ça fait plaisir, ça combat le découragement et répare les jeans troués.

Lecture :

Audio :

Vidéo :

Bonus :

LE COUP DE COEUR DE MAMA PITCH : Je vous conseille vivement l’excellente série « En thérapie » réalisée par Eric Todelano et Olivier Nakache et produite par ARTE !!! (35 épisodes de 20 minutes) :

En 2020, la plateforme Netflix a produit une fiction (à tendance surnaturelle) intitulée « Freud », je vous laisse la bande annonce ci-dessous.
Si vous l’avez visionnée, n’hésitez à nous en parler dans les commentaires !

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