Vous aimez les mystères marins et les bateaux fantômes ? Tant mieux ! Le capitaine Mama Pitch vous propose d’embarquer ensemble sur le Mary Celeste pour découvrir cette énigme encore irrésolue. Allez ! LARGUONS LES EMMERDES !
C’est un fameux trois mâts, fin comme un oiseau…
Non, je mens. Il s’agit d’une brick goélette.
En gros c’est pas une Audi mais pas une Dacia non plus.

BALANCE TON PORT
7 Novembre 1872 : La Mary Celeste largue les amarres, les cales remplies d’alcool dénaturé posé sur 30 tonnes de pierres de lest , et met le cap sur Genes.
A son bord, le capitaine Benjamin Briggs, sa femme et son bébé, son second, un stewart et quatre marins hollandais.
Tout semble donc rouler, enfin… flotter pour le mieux.
8 jours plus tard, un autre bateau baptisé le Dei Gracia, vogue lui aussi sur la même route maritime.
A sa tête, le capitaine Morehouse, un ami de Briggs. Tous deux s’étaient donné rendez-vous (non pas dans 10 ans, même jour, même heure, même port mais) dans les Açores pour effectuer le retour coque dessus coque dessous pour affronter ensemble le passage périlleux qu’est le détroit de Gibraltar.
NAVIRE EN VUE !
Le 4 décembre, le timonier interpelle le capitaine du Dei Gracia sur la présence d’un bateau à environ 5 miles marins.
Morahouse, d’abord intrigué, s’aperçoit que le choix des voiles est pour le moins saugrenu au vu du sens du vent.
Le bateau fait des embardées et vogue d’une façon erratique. Dans un premier temps, Morehouse pense que son pote est un incompétent (c’est à ça que l’on reconnait un vrai ami) puis l’inquiétude le gagne.
En s’approchant, il distingue alors sur la proue l’inscription Mary Celeste. Il ordonne alors à ses hommes d’aborder.
Une fois sur le pont, les marins font le constat d’un bateau aussi désert qu’un concert d’Indochine. Ni occupants, ni corps, ni même “Tiger” le chat de Briggs.
A l’issue d’une longue mais rigoureuse inspection, les marins du Dei Gracia constatent plusieurs choses : Les 2 écoutilles sont absentes et la cale inondée, non par une voie d’eau, mais par les vagues. La cargaison est intacte, rien ne manque à l’appel mis à part l’embarcation de sauvetage.
Les voiles délabrées donnent au bâtiment un air sinistre (on est à un Jean Castex sur l’échelle du sinistre).
La dernière entrée du journal de bord du 25 novembre décrit la situation comme normale, et positionne le navire à 750 km au Sud Ouest.
Le vaillant mais vénal capitaine Morehouse prend alors la décision de ramener le Mary Celeste.
Certes, c’est triste mais les lois maritimes de l’époque offrent une très conséquente récompense pour les épaves, à savoir 50 % de la prime d’assurance et 50% de la marchandise embarquée.
Il y en a pour plus de 50 000 euros. Morehouse scinde donc son équipage en 2 et le Mary Celeste est donc ramené à bon port à Gibraltar.
Il est inutile de vous préciser mes petits harengs que les hommes choisis pour commander le Mary Celeste ne sont pas tranquilles (ou trop). Et ils n’aiment pas trop beaucoup ça…
L’AUDIENCE
La Cour de Vice Amirauté de Gibraltar confie l’enquête au procureur Solly-Flood, connu pour être un homme revêche et acariâtre (un genre de préfet Lallement).
Il opte d’abord pour un acte de piraterie commis par Morehouse lui-même.
En effet, il a cru distinguer des traces de sang sur son sabre mais ce n’était que de la rouille.
Lassé, ce satané procureur finit par conclure à une mutinerie de l’équipage sur fond de beuverie.
Une enquête bâclée pour un mystère décidément aussi épais qu’une béchamel…
Le Mary Celeste est rendu à son propriétaire qui le revendra à un armateur le faisant s’échouer volontairement en 1885 dans une vaine tentative de fraude à l’assurance.
Triste fin pour ce navire fantôme qui repose encore au fond des eaux d’Haïti.
LES HYPOPOTHESES
Autant vous dire que les hypothèses ont fusé dans tous les sens.
Ma préférée est bien sûr celle du Kraken, cette pieuvre géante qui aurait emporté un par un tous les membres de cette funeste traversée.
Mais les extra-terrestres furent pointés du doigt également.
Un autre triangle des Bermudes peut-être ? Une malédiction due à la présence de femmes à bord ? Les sirènes ? Neptune lui-même ?
Sans parler de théories plus vraisemblables comme des conditions météorologiques désastreuses, tremblement de terre et autres lames de fond.
En 1913, le magazine Strand propose à des bachi- bouzouks de romanciers de scénariser leurs hypothèses.
Nombre d’entre eux se prêtèrent au jeu et furent publiés, parmi eux le célèbre… Arthur Conan Doyle !
De toutes les théories, la plus vraisemblable est celle de l’abandon du navire a la suite d’une explosion causée par le frottement des cerclages en métal des tonneaux avec les pierres de lest, créant ainsi une étincelle embrasant les vapeurs d’alcool !
L’équipage, refusant sans doute de prendre part à un tournage de Michael Bay, aurait tenté de mettre la chaloupe à la mer mais… les drisses ( je vous rappelle qu’il est formellement interdit d’utiliser le mot corde sur un bateau) défectueuses auraient cédé entraînant les occupants de l’embarquement par le fond.
CONCLUSION
L’histoire du Mary Celeste reste gravée dans l’histoire des légendes maritimes, passionne encore les amateurs d’énigmes du monde entier, et embrase les imaginations.
Et vous, petits marins d’eau douce ? Avez-vous une hypothèse ?
Capitaine Pitch a élaboré une théorie aux oursins, basé sur une enquête minutieuse et des études comportementales.
Il voudrait vous l’annoncer sur le pont.
Tout le monde est là ? Je vais vous dévoiler LA vérité.
Ne cherchez pas plus loin, nous avons notre coupable.
Devinette : Qu’est ce qui est sournois, poilu et qui fait peur ?
Un chat avec un sabre. Voilà !
Je vous laisse méditer là-dessus.
Nous accostons sur la terre ferme, le capitaine Pitch vous souhaite une semaine prospère et vous conseille de prendre un peu de vitamine C.
On est jamais assez prudent avec le scorbut.
Rappelez vous fidèles moussaillons du savoir, nos liens sont de braves matelots qui vous accompagneront sur la route soyeuse de la connaissance.
Ils veillent au grain, ont le pied marin et le clic efficace.
Jasmine.B (Ambassadrice chez Royal Canin)
LIENS
Audio :
- « Autant en Emporte l’Histoire » sur France Inter (durée : 54 minutes) :
» La Mary Celeste, vaisseau fantôme« - Podcast « Le coin du Crime » (durée : 41 minutes)
« La mystérieuse disparition en mer du Mary Céleste » - Un numéro de l’émission « Au coeur de l’Histoire » (Les 20 premières minutes seulement)
« La traversée de la Mary Céleste et ses mystères«
Vidéo :
- Une vidéo YouTube de la chaîne Chonks Télévision (durée : 14 minutes)
« Le Mary Celeste, mystère en haute mer »
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Attention c’est le capitaine Morehouse qui est VAILLANT MAIS VENAL et ramène le Mary Céleste et non Briggs …. qui a disparu
!
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Mais c’est tout à fait exact ! Merci de l’avoir signalé. La correction a été faite.
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